Sterne, Diderot et KunderaRéécritures et Adaptations

L’adaptation, cinématographique en particulier, n’est-elle pas en mesure de restituer l’esprit du roman ? N’est-elle pas apte à s’appuyer sur celui-ci pour créer, comme le ferait la réécriture, une œuvre qui ne défigure pas l’esthétique littéraire ? C’est à partir de ces questions que nous avons entrepris notre travail où l’adaptation côtoie la réécriture.Adaptation et réécriture sont réunies ici sous le même toit, alors qu’elles sont souvent séparées lorsqu’elles sont soumises à des études comparatives, parce que nous estimons que ces dernières les abordent souvent à travers leurs outils langagiers : les images et les mots.

Cette conception de l’adaptation et de la littérature, en plus d’être étriquée, ne les appréhende que du point de vue du matériau.

Or, selon Bakhtine, celui-ci ne peut à lui seul rendre compte de la complexité et de la richesse de l’œuvre d’art qui, du point de vue de son concept d’objet esthétique (développé dans Esthétique et théorie du roman), est la combinaison de trois éléments : le matériau, la forme et le contenu.