La France honnie ou du sentiment anti-français en Afrique

Du management de la rancoeur aux solutions des possibles

« Les fins de l’œuvre de civilisation accomplie par la France dans les colonies écartent toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évolution hors du bloc français de l’empire ; la constitution éventuelle, même lointaine de self-government dans les colonies est à écarter ».

Cette recommandation de la Conférence de Brazzaville de 1944 semble demeurer résolument d’actualité au regard des liens ancestraux et paternalistes qui persistent depuis 1960 entre la France et l’Afrique, et qui semblent pertinemment à l’origine du sentiment antifrançais.

De fait, serait-il superfétatoire de corréler à ce jour l’origine du sentiment antifrançais à la persistance et/ou la matérialisation de l’affirmation ci-dessus énoncée ? Cette contribution qui vise dès lors à analyser les mobiles réels ou fantoches du sentiment antifrançais en Afrique francophone, s’inscrit dans un contexte de panafricanisme marqué par la contestation de l’hégémonie française via le renversement des chefs d’État visiblement garants de la suprématie de la France, ainsi que de ses intérêts dans ses ex-colonies.