H.I.V de JoviAlbums / Cameroun
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H.I.V. (Humanity is vanishing)
de Jovi
Mumak Records
Mettez "Jovi" dans votre playlist, vous ne serez pas déçu !

 

En Afrique, il est certainement plus facile pour un musicien de se faire connaître quand on est ivoirien ou congolais.

Le Cameroun fait partie des pays qui ont du mal à exporter sa musique. Et bien que porté par quelques noms du jazz (Manu Dibango, Richard Bona), on ne peut pas dire que ce pays occupe le devant de la scène musicale.

Dans ce contexte, le succès rencontré par l'album du Camerounais Jovi est d'autant plus remarquable. Et nous oblige donc à nous pencher sur son cas.

2012, année faste

Création d'un label (Mumak Records), sortie de l'album de 12 titres H.I.V., l'année 2012 est pour ce jeune ingénieur du son celle de la consécration.

De son vrai nom Ndukong Godlove Nfor, Jovi s'est d'abord fait connaître grâce au titre « Don 4 kwat », dont le clip est diffusé sur toutes les grandes chaînes musicales.

Autre titre phare de cet album : la reprise de Pitié, vieille mélodie de rumba congolaise chantée en duo avec son auteur, Tabu Ley Rochereau.

C'est d'ailleurs ce qui fait la force et la particularité de Jovi : même si le son qu'il produit est hyper-influencé par le hip-hop américain (Kanye West en particulier), le natif de Douala a su aussi puiser dans la tradition musicale africaine pour mieux la sampler.

Le résultat est sans appel : la qualité des clips n’a rien à envier aux grosses productions américaines et chaque morceau a la puissance d'un classique.

 

 

Le pidgin, la langue des jeunes urbains camerounais

On ne peut pas dire que Jovi soit dans une pure logique commerciale.

Au lieu d'opter pour le français ou l'anglais, le rappeur camerounais opte pour le pidgin, ce dialecte des bas-fonds des villes camerounaises, qui mélange les deux langues coloniales à des dialectes locaux.

Pas facile à se procurer, l'album HIV est toutefois facilement téléchargeable, ou consultable sur Spotify.

Romain Dostes