Destinée de Pierre AkendengueAlbums / Gabon
4 etoiles
Destinée
de Pierre Akendengue
Lusafrica
Le dernier et vingtième album du chanteur et poète gabonais.

 

Soixante-dix ans et toutes ses gammes !

En cette année particulière au cours de laquelle le chanteur s’apprête à fêter ses sept décennies, Pierre Akendengue revient en force avec un vingtième album (et oui !), sorte de « testament d’une carrière singulière qui fait de l’artiste l’une des légendes des musiques africaines » (dixit la production).

Et s’il est bien une chose sur laquelle on ne peut qu’acquiescer, c’est bien sur le côté icône vivante de cet artiste, malheureusement si peu connu en France.

Pierre Akendengue, chanteur, musicien, arrangeur, est avant tout un homme de lettres comme la musique n’en fait presque plus de nos jours. Célèbre arrangeur, il est en effet reconnu pour avoir été l’un des plus grands paroliers du continent dès ses débuts dans les années 1970.

À Paris, sa musique et ses textes engagés le conduiront ainsi à signer pour le mythique label Saravah (celui de Jacques Higelin et Brigitte Fontaine entre autres).

Il y sortira son premier album « Nandipo » en 1974. Comme un écho à ce dernier, « Destinée » retrouve ici ses premières amours avec des compositions élégantes et raffinées, parfaitement maîtrisées (sa patte), où les chœurs et les voix féminins occupent une place de choix.

Des percussions aux cuivres, des guitares au clavier, la main du maître est partout, et si vous ne connaissez pas l’univers de Pierre Akendengue, cet album vous le fera découvrir comme s’il était son premier.

Singulier, unique.

 

« Taper le diable », extrait de l’album « Destinée » de Pierre Akendengue.

 

ZOOM

Pierre Akendengue, « la chanson permet de dépasser nos égoïsmes »

Né dans une petite île située dans l’estuaire du fleuve Ogowe au Gabon, Pierre Akendengue y a puisé la force de la nature, comme celle de la forêt équatoriale, qu’il chante souvent.

Parolier de génie, l’un des plus grands que l’Afrique francophone ait porté à ce jour, il appartient à une lignée de poètes en roue libre.

Chantant en myéné, français, et dans d’autres dialectes gabonais mineurs qu’il maîtrise parfaitement, il compare l’artiste à une « caisse de résonance » de la société, sans qui celle-ci se sclérose vite.

Un Grand Monsieur de la chanson africaine dont la musique se savoure comme une bonne bouteille de Bordeaux.

Lola Simonet