Concerts / afrique-du-sud

Traditions vocales du Cap

Théâtre de la Ville de Paris - 2, place du Châtelet, Paris 4ème.

Une certaine idée du métissage.

Dans le cadre du Festival d'automne, qui fait cette année la part belle à l'Afrique du Sud, deux chœurs d'une dizaine de chanteurs chacun ont fait état de la richesse des traditions vocales du Cap.

Dans la lignée de ce que nous avions vu aux Bouffes du Nord, ces deux ensembles ont offert un spectacle réjouissant et plein de vie, samedi, au Théâtre de la Ville de Paris.

D'un ensemble faisant la part belle aux influences hollandaises et orientales à un chœur chantant en isiXhosa, c'est toute l'amplitude culturelle du Cap qui était donnée à voir au cours de cette soirée.

Festif, carnavalesque, les Cape Traditional Singers s'inspirent de deux traditions : celles des moppies, chansons comiques en afrikaan et celle des choeurs malais.

Le Fezeka Youth Choir tient quant à lui plus du gospel que de l'orchestre de carnaval. Il mélange la tradition des cantiques importés par les missions britanniques aux chants polyphoniques typiques du Natal.

Rassemblés pour un boeuf final d'anthologie, les deux ensembles ont fait lever la salle au son du Pata Pata de Miriam Makeba. Un grand moment !


Cape Traditional Singers & Fezeka Youth Choir

 

ZOOM

Anwar Gambeno, chef d'orchestre

Merveilleux exemple de la diversité du Cap, Anwar Gambeno est un melting-pot à lui tout seul.

Ecoutez plutôt son autoportrait : "Mon père est un pêcheur de Sicile ayant grandi dans un milieu coloured ; ma mère est d'origine danoise et portugaise. Et moi, je me suis converti à l'Islam à 17 ans, religion de ma femme !"

Et c’est précisément ce métissage, véritable force de l’Afrique du Sud, qui fait la particularité de ces représentations polyphoniques de haute volée.

Romain Dostes