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UNE SAISON EN FRANCE de Mahamat-Saleh Haroun

Le 1er film tourné en France par le réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun

Abbas, professeur de français, a fui la guerre en Centrafrique pour bâtir une nouvelle vie en France. En attendant d’obtenir le statut de réfugié, le quotidien d’Abbas s’organise : ses enfants sont scolarisés et il travaille sur un marché où il a rencontré Carole, sensible au courage de cet homme encore hanté par les fantômes du passé. Mais si le droit d’asile lui était refusé, qu’adviendrait-il d’Abbas et de sa famille déracinée ? Et de Carole, privée du foyer qu’elle a cru reconstruire ?

Après Un homme qui crie et Grisgris, le cinéaste Mahamat-Saleh Haroun signe un film engagé défendant la cause des réfugiés.

Celui qui est devenu ministre de la Culture du Tchad n'oublie pas sa passion et prouve avec Une Saison en France que le cinéma peut faire bouger les consciences.

Entretien avec un homme de coeur. 

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Mahamat-Saleh Haroun et Sandrine Bonnaire ensemble lors du tournage de Une Saison en France.

Pourquoi aujourd’hui un film situé à Paris ?

Mahamat-Saleh Haroun : Parce que je vis en France depuis longtemps, désormais, et qu’au lieu de continuer à rapporter des nouvelles d’Afrique, il fallait que je questionne la mémoire de l’exil qui se fabrique ici et que je montre des visages qu’on ne voit pas souvent dans le cinéma dominant.

J’ai repensé à ce fait divers, survenu à l’automne 2014 : un Tchadien demandeur d’asile s’est immolé par le feu à la Cour Nationale du droit d’asile, à Montreuil, parce que sa demande avait été rejetée. Il a été gravement brûlé mais il n’est pas mort.

Souvent, on raconte l’histoire des refugiés quand ils traversent le désert ou la mer, c’est la partie spectaculaire de leur parcours ; mais une fois qu’ils sont ici, qu’ils font leur demande d’asile politique, ils finissent par s’intégrer, parce que le temps administratif est lent. Ils n’ont pas une tête de réfugié, ils me ressemblent.

Et alors qu’ils ont été arrachés à leur terre natale, qu’ils ont réussi tant bien que mal à se faire une petite place ici, arrive la réponse de l’administration, et les voilà arrachés une seconde fois. C’est violent. La majorité d’entre eux décide de rester dans la clandestinité. A force d’imposer un long temps d’inertie et d’implantation, le système devient une fabrique de sans-papiers.

C’est l’une des grandes questions : comment traiter les demandes plus rapidement, pour qu’en cas de réponse négative, les réfugiés puissent, éventuellement, tenter leur chance dans un autre pays ?

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Pourquoi votre héros, Abbas, n’est-il pas tchadien ?

Mahamat-Saleh Haroun : J’ai choisi de faire d’Abbas un réfugié centrafricain pour des raisons d’actualité : c’est un pays qui est en difficulté, la violence y est encore présente, la guerre civile n’est pas finie. Et c’est un pays très lié à la France par son histoire : pensez aux diamants de Bokassa, à l’opération Sangaris. Comme beaucoup de pays africains francophones, cette nation est un peu une invention, la France lui a donné un nom, des frontières, une monnaie, une langue... Comme le dit Etienne à Abbas, l’Afrique est une fiction. Une fiction qui existe, puisqu’elle a été fabriquée...

La manière dont la France traite Abbas est d’autant plus injuste. J’ai coupé au montage une scène où l’on apprenait que son grand-père avait fait partie de l’armée française, qu’il était même mort en France. Abbas est professeur de français, la France est véritablement sa seconde patrie. La langue est un lien fort entre les individus, plus encore que la couleur de la peau. 

Dans l’actualité, on parle beaucoup des réfugiés Syriens, moins de ceux d’Afrique centrale... Oui, il y a une hiérarchie des réfugiés, presque une mode. Il y a des individus dont chacun sait qu’ils ont une bonne raison de quitter leur pays... Mais les Centrafricains, c’est moins connu : ils ne sont pas dans le circuit médiatique, leurs problèmes sont moins pris en compte. Il y a 400 000 réfugiés centrafricains au Tchad, j’ai visité leurs camps, ils ont fui une violence atroce. Nul ne fuit son pays avec le sourire aux lèvres.

On comprend lors de la scène de l’enterrement qu’Abbas est musulman. A quoi cela sert-il ?

Mahamat-Saleh Haroun : A montrer qu’un Musulman, Abbas, et un Chrétien, Etienne, peuvent être liés par une forte amitié. La guerre civile en République centrafricaine a aussi été une guerre de religions.

Mais sans doute Abbas et Etienne ont-ils enseigné au même lycée, sans doute leur relation est-elle très ancienne, c’est une amitié de quartier, comme il y en a beaucoup en Afrique. En filmant cette scène, au Cimetière parisien de Thiais, dans le « Jardin de la Fraternité, autrefois appelé le « carré des indigents », j’ai eu le sentiment que la République se manifestait enfin au cours d’une cérémonie laïque : elle accueille les morts. Mais pas pour longtemps, puisque les concessions sont limitées dans le temps...

Quel a été le parcours d’Abbas, avant que ne commence le film ?

Mahamat-Saleh Haroun : Il a fui la République Centrafricaine, avec sa femme et ses enfants - sa femme a été tuée pendant cette fuite. Sans doute est-il passé par le Tchad, et, grâce à des accointances avec la France, a-t-il pu avoir un visa de tourisme et venir à Paris. Sur place, il a demandé le statut de réfugié, via l’OFPRA, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, puis, après un refus, il a formé un recours auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). La réponse peut prendre beaucoup de temps et en attendant, il est devenu un individu ordinaire, avec un petit boulot, et ses enfants sont scolarisés.

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Il y a heureusement en France un humanisme, une générosité et des militants de l’ombre qui aident ces réfugiés : ceux-là pourraient sembler intégrés, mais à l’intérieur d’eux-mêmes, c’est beaucoup plus compliqué. J’ai su tout de suite que le film se passerait pendant les trois mois d’hiver, l’espace d’une saison en France, comme le dit le titre ; et ce sont les trois derniers mois pendant lesquels Abbas attend l’ultime réponse. Je ne voulais pas donner un visage à l’administration, parce que la montrer, c’est déjà la juger, je ne voulais pas voir Abbas en lutte contre tel ou tel organisme. Il n’y a pas d’interface, de bureau, de fonctionnaire contre qui s’emporter, il y a ces courriers, implacables.

Je voulais capter ce processus d’effacement d’un individu de l’espace public, sa désintégration en cours. Penser à l’avenir de ses enfants permet à Abbas de tenir ; Etienne est seul, donc plus fragile, même s’il parait plus joyeux, mais c’est une carapace. Au Tchad, on dit souvent que pour ne pas pleurer, les hommes montrent leurs dents...

Dès la première scène, très émouvante, où Abbas accueille Asma dans son lit et lui chante une berceuse, on sent l’attention que vous portez aux visages...

Mahamat-Saleh Haroun : C’est Russell Banks, je crois, qui a dit que les visages sont comme des paysages. Sur son visage, on lit ce qu’un personnage porte en lui, sa douleur, son traumatisme. Je voulais montrer des visages sur lesquels, métaphoriquement, il vente, il pleut, il neige...

Peu à peu, c’est le corps entier d’Abbas qui est atteint, la situation le ronge de l’intérieur, c’est un géant qui vacille. Avec la comptine surgit le fantôme du passé qui empêche tout apaisement : c’est la tragédie des réfugiés, ces fantômes qui les hantent, les empêchent d’être sereins, de se fixer quelque part.

La chanson est écrite en langue sango, par Bibi Tanga, qui est un musicien centrafricain, et qui joue Etienne. Il aime tellement ce morceau qu’il va le reprendre sur son prochain album. Plus tard dans le film, il y aura la berceuse que chante Carole, jouée par Sandrine Bonnaire : curieusement, je n’ai compris qu’au tournage qu’elle prenait en quelque sorte la relève de la mère. Et même la musique originale de Wasis Diop a quelque chose d’une comptine. Toutes ces comptines disent quelque chose sur un passé, une mémoire, un territoire perdus...

Carole est elle-même issue d’une immigration plus ancienne...

Mahamat-Saleh Haroun : Ses parents sont venus de Pologne. Ils ont dû traverser des moments compliqués, mais le temps a permis leur intégration. Leur immigration était peut-être plus facile parce qu’à la différence d’aujourd’hui, ils ne la portaient pas sur leur visage, simplement sur leur patronyme. Carole possède en elle cette mémoire de l’immigration. Elle se sent française, bien sûr, mais cet héritage ressort par solidarité avec des gens ayant à peu près la même trajectoire que ses parents.

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Abbas comme Etienne ont eu la chance de trouver des compagnes protectrices...

Mahamat-Saleh Haroun : Mais pour tourner la page, il faut être apaisé et ce sont des gens en sursis, qui attendent une réponse. Ne pas savoir de quoi demain sera fait bloque toute possibilité de construire quoi que ce soit sur le long terme. S’ils s’engagent au-delà d’une certaine limite, et que demain il leur faut repartir, ils mettront leur compagne dans une situation douloureuse. Ils ne le veulent pas. Cette inconnue va jusqu’à les priver de leur masculinité.

Comment avez-vous pensé à Sandrine Bonnaire ?

Mahamat-Saleh Haroun : Je crois que son sourire, qui est pour moi le plus beau sourire de France, m’accompagne depuis mon arrivée ici, en 1982. Je l’ai découverte dans les films de Pialat, bien sûr, je rêvais de travailler avec elle. J’aurais aimé le faire plus tôt ! En plus, elle porte en elle une partie de l’histoire tchadienne, puisque qu’elle a joué dans La Captive du désert de Raymond Depardon, plus ou moins inspiré de l’enlèvement de Françoise Claustre... Ensemble, on a beaucoup parlé de la famille de Carole, du passé de ses parents.

Eriq Ebouaney apporte à Abbas une présence physique impressionnante...

Mahamat-Saleh Haroun : Je voulais travailler avec lui depuis longtemps. C’est un très grand comédien. Je me souviens en avoir parlé au Festival de Toronto avec Brian de Palma, qui l’a fait jouer dans Femme fatale, et l’a repris pour son prochain film. Avec Eriq aussi, on beaucoup discuté, je lui ai fait lire des récits de gens ayant vécu ce genre de situation : Manuel d’exil du bosniaque Velibor Colic, ou encore une bande dessinée, Petit manuel du parfait réfugié politique, de l’Iranien Mana Neyestani ou enfin Journal d’un réfugié politique, du Tchadien Ahmat Zéidane Bichara. De quoi nourrir le personnage. Eriq est d’origine camerounaise, mais peut tout à fait passer pour un Centrafricain.

Aviez-vous dès l’écriture pensé à la complémentarité des enfants : la petite fille extravertie, et son frère plus réservé...?

Mahamat-Saleh Haroun : Non. J’ai d’abord choisi cette petite fille de huit ans, d’origine camerounaise, qui ne peut littéralement pas rester en place. Elle le dit elle-même : « J’ai besoin de me dépenser... » ! Et ensuite j’ai vu ce garçon de onze ans très réservé, avec une grande intensité dans le regard. J’ai pensé que leur couple fonctionnerait bien. Pour préserver la vraie nature du garçon, j’ai essayé de ne pas trop le faire parler et puis, ce qui n’était pas prévu dans le scénario, j’ai imaginé qu’il pourrait écrire l’histoire de sa famille au présent, et j’ai décidé de lui confier la voix off. Dans l’histoire des réfugiés, la première génération vit l’histoire, mais c’est souvent la seconde génération qui la raconte.

Il y a entre ces deux enfants des gestes de tendresse très touchants...

Mahamat-Saleh Haroun : Cette affection, cet amour qu’ils partagent, c’est tout ce qui leur reste. C’est même la seule chose qu’on ne peut pas leur retirer. Quand on est dans un grand dénuement, les moindres gestes d’affection, les petits cadeaux voient leur puissance décuplée. Quand Etienne offre à Martine une papaye, il y a tout à coup une émotion et même une sensualité très fortes. J’ai coupé le dialogue où elle expliquait que ce fruit lui rappelait son père, agissait comme une madeleine. Comme les cadeaux que reçoit Carole, fussent-ils dérisoires comme un dessin d’enfant, c’est bientôt tout ce que ces femmes garderont de ces deux hommes.

La trace de moments de bonheur fragiles, l’unique souvenir de personnes parties sans laisser de traces. Il y a une violence faite à ces gens qui s’attachent à des réfugiés, quand ceux-ci sont contraints de poursuivre leur chemin. J’ai pensé au documentaire Doulaye, une saison des pluies, d’Henri-François Imbert, où le narrateur part à la recherche de son voisin malien, dont il n’a soudain plus de nouvelles. Que Carole va-t-elle faire des livres, du poisson rouge, de la mémoire de cette vie en transit ?

La scène de l’anniversaire, en plan fixe, dans une certaine durée, est l’un des seuls moments où les personnages vivent réellement le présent ensemble...

Mahamat-Saleh Haroun : C’est parce que ce moment est rare et fragile que j’ai voulu faire durer la séquence, en demandant aux comédiens d’improviser. Même les gamins s’en sortent bien ! La durée apporte de la vérité à cette scène que j’aime beaucoup. On a trouvé l’appartement de Carole à Bobigny, dans un grand ensemble des années 70, avec une grande baie vitrée. Ce sont des appartements assez singuliers, qui intègrent les gens à la ville, et la nuit, cela prend un certain cachet...

Le film dessine d’ailleurs une topographie très spéciale de Paris, avec des paysages industriels entre la ville et sa banlieue...

Mahamat-Saleh Haroun : Je voulais parler de cette marge-là, ce Paris qu’on ne voit pas. Je ne voulais pas jouer du contraste entre la beauté de la ville et la situation des réfugiés. J’ai cherché des endroits comme des refuges. Pendant les repérages, alors qu’on cherchait l’endroit où bâtir la cabane d’Etienne, on a trouvé de véritables homme des bois, des gens venus des pays de l’Est, qui s’étaient fait des maisons en pleine nature, en attendant que leur situation se régularise. Comme chez Abbas et Etienne, qui ont conscience de leur déchéance, il y a une volonté de ne pas se montrer, de se cacher dans un no man’s land géographique correspondant à leur no man’s land juridique...

Vous avez tourné dans la vraie Cour nationale du droit d’asile ?

Mahamat-Saleh Haroun : Non, ils se souvenaient de l’épisode traumatisant de l’immolation, ils ne tenaient pas à le revivre. Alors, on a reconstruit l’endroit, de façon assez fidèle grâce au formidable travail du chef décorateur Eric Barboza. Mais j’y suis allé plusieurs fois, j’ai vu ce côté Babel, où tous les continents se mêlent. Les figurants sont de vrais demandeurs d’asile, ils nous ont été envoyés par des associations d’aide aux réfugiés. Il y a même un couple d’Alep, la femme voilée et son mari qui dit des prières. J’ai décidé de m’attarder sur les visages, parce que c’est là que loge la tragédie de chacun...

L’arrivée de la police chez Carole correspond-elle à un durcissement des autorités françaises ?

Mahamat-Saleh Haroun : Oui, la loi prévoit de punir ceux qui aident les sans-papiers, on l’a vu avec l’exemple de cet agriculteur jugé en début d’année pour avoir fait traverser la frontière italienne à des migrants. Ce sont souvent des directives préfectorales : durcir la répression du « délit de solidarité », ou pas. Cela dépend des préfectures, les unes sont plus clémentes, les autres pas, on ne sait pas pourquoi.

Pourquoi cette fin à Calais ?

Mahamat-Saleh Haroun : Parce que Carole ne sait pas où aller, et que Calais est le territoire où beaucoup trouvent refuge ou asile. Mais quand elle arrive, la « jungle » a été démantelée, il n’y a plus rien. On a tourné ces plans en octobre, avant le début du tournage proprement dit, pour profiter de ce vide ; peu l’ont filmé ainsi parce que, bien sûr, les caméras de télévision préfèrent le spectacle. Là, il n’y a plus rien, que des traces de vies éphémères. L’idée était d’inscrire les histoires individuelles d’Abbas et de ses enfants dans une histoire collective plus large...

Au final, Abbas n’a pas fait de recours auprès du tribunal administratif, il a renoncé à se battre...

Mahamat-Saleh Haroun : Il est victime d’une sorte de fatigue de soi et du système. Il baisse les bras, et sa lettre finale est belle : «tant que nous continuerons à marcher, une étoile brillera pour nous». Cela me ramène à certaines croyances africaines : on dit que tout être humain possède son étoile, et que les étoiles filantes sont des vies qui s’achèvent.

J’ai pensé à la fin des 400 coups : le récit se clôt sur un vide, une impasse pour Carole. C’est la fin du chemin. Une autre histoire peut alors commencer. Et je suis fier que le film se raconte sur le ton de la chronique, sans dramatisation des péripéties - le geste d’Etienne, par exemple, n’est en rien annoncé. Pas d’artifice, pas de construction narrative artificielle : je tiens à respecter l’intelligence du spectateur.

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Des musiciens parmi les acteurs

D’où vient l’idée de prendre Bibi Tanga pour jouer Etienne ?

Mahamat-Saleh Haroun : J’ai cette conviction que les musiciens, parce qu’ils sont en permanence dans le tempo, sont des comédiens potentiels : jouer, c’est une question de rythme. L’histoire du cinéma montre qu’ils sont souvent de bons acteurs.

Bibi fait une musique urbaine, proche d’une forme d’afro-jazz... Même s’il vit aujourd’hui à Paris, il est très connu à Bangui, et c’était important d’avoir un vrai Centrafricain, cela me rassurait d’avoir son avis sur le scénario. II a été très touché par l’histoire.

Il y a une autre musicienne dans le film, la chanteuse de jazz camerounaise Sandra Nkaké. Elle joue l’épouse d’Abbas, qui surgit dans ses rêves : elle m’émeut énormément, notamment dans la dernière scène, où elle caresse la tête de son époux, elle est d’une douceur et d’une sensualité qui me touchent beaucoup.

Quant à Léonie Simaga, qui joue Martine, l’amie d’Etienne, elle est d’origine malienne et elle a longtemps été à la Comédie-Française. Elle possède une énergie et une intelligence de jeu remarquables. La subtilité avec laquelle elle reprend chaque scène, multiplie les propositions, m’a stupéfié. C’est une grande actrice.

Rédigé par 2Biville