Mythe et création littéraire dans l'oeuvre romanesque d'Albert Camus

Plurielle et protéiforme, l’œuvre d’Albert Camus puise son génie et sa pertinence dans la force imageante du mythe.

Poussant dans le terreau fertile du mythe, l’œuvre y prend forme et s’y forge un visage très expressif, moulé dans la force suggestive de l’image et de l’allégorie.

C’est pour cela que l’œuvre d’Albert Camus s’impose elle-même comme un mythe.

Albert Camus se réfère à plusieurs sources mythiques allant des mythes religieux ou païens aux mythes grecs et méditerranéens.

C’est d’abord le mythe des origines qui se caractérise par une recherche permanente de fusion avec ce monde hostile, avec cette nature quelquefois maléfique.

Ce mythe essaie de dépasser cette césure originelle qui a provoqué un divorce entre l’homme et le monde, entre l’acteur et son décor.

Ensuite, c’est le mythe de la survie qui offre à l’homme, à travers un schème comportemental d’efforts soutenus et mesurés, un modèle de vie qui lui permet d’améliorer sa condition et de la maintenir toujours en sursis.

Enfin, c’est le mythe de l’attachement viscéral à cette terre natale, terre-mère, terre-femme, terre-vie, seule patrie où l’homme est capable de s’épanouir.