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L’Afrique est soumise à un défi gigantesque : intégrer en une génération 1 milliard d’individus supplémentaires dans un contexte de faible productivité, de quasi-absence d’industrie, d’urbanisation accélérée, le tout coiffé par une crise climatique devenue permanente.
Cette « urgence africaine » impose d’inventer un nouveau modèle économique. Car l’Afrique a trop souvent été un continent cobaye, soumis à toutes sortes de prédations. Le huis clos inattendu de la crise du Covid-19 lui a permis de redécouvrir la richesse de son patrimoine. Forte de cette leçon, elle doit désormais réinventer son développement en s’appuyant sur ses biens communs.
Mettre en place un néoprotectionnisme africain et préserver ses ressources propres (terres, biens numériques…), assurer sa souveraineté – alimentaire en développant l’agroécologie, monétaire et financière avec la création d’une agence de la dette – sont autant de pistes pour que l’Afrique se réapproprie son destin. Avec cette conviction : en promouvant une économie du partage, les biens communs sont aussi profondément ancrés dans la réalité sociale africaine.
Kako Nubukpo est commissaire chargé du département de l’Agriculture, des Ressources en eau et de l’Environnement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Économiste, opposant déclaré au franc CFA, il est directeur de l’observatoire de l’Afrique subsaharienne de la Fondation Jean-Jaurès. Il a été ministre chargé de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques au Togo (2013-2015).
Il est l’auteur de L’Urgence africaine (Odile Jacob, 2019).
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