Etre-de-Ahamada-SmisAlbums / Comores
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Etre

de Ahamada Smis
Colombe Records
Le slam lyrique et militant d’un Comorien de Marseille.

 

Des scènes, des sentiments, des tranches de vie... Des Comores à Marseille en passant par Kinshasa, Ahamada Smis raconte le racisme, les mères isolées, l’Afrique meurtrie, l’urgence de la plume au bout de la voix.

 

L’écriture d’un texte ne lui pose pas de problème, il le fait d’un trait, dans l’urgence.

Ses mots coulent de source, les uns derrière les autres, les uns à côté des autres, pour raconter, images et symboles à l’appui, des quotidiens.

Le sien, tout d’abord. Celui d’un jeune Comorien de onze ans immigré en France, installé dans les quartiers populaires de Marseille majoritairement maghrébins, et d’où l’ensemble de la population devra bientôt être délogée, devant l’arrivée des « bobos » dans le secteur.

Il connaît alors les cités de la ville phocéenne, qu’il raconte dans le titre « Kids ».

Avec « Gouttes d’eau », superbe morceau contre le racisme, il poursuit les anecdotes personnelles, vite universelles.

Ses inspirations ? Ses lectures, ses voyages, ses rencontres.

D’un séjour à Kinshasa, il revient avec deux titres, l’un en featuring avec un rappeur du cru, Bawuta Kin (« Kinshasa »), l’autre, avec le désormais célèbre Staff Benda Bilili (« Racines »).

Aimant le hip-hop et la world music (les hommages aux femmes « a capella » interprétés par la sud-africaine Sibonguile Mbambo sont des moments de grâce), Ahamada Smis nous donne également à entendre et à appréhender la langue comorienne et sa musique.

Le titre « Massiwa » reprend ainsi un vieux chant traditionnel des îles des Comores.

À vous de le découvrir…

 

Clip de Massiwa, single de l'album Etre de Ahamada Smis en featuring avec Cheikh MC

 

ZOOM

Ahamada Smis, de la menuiserie au slam

Il a toujours aimé les mots mais aurait pu abandonner la musique une bonne fois pour toutes, après une première expérience sans lendemain aux côtés d’IAM, Black Tigers force et MB force, près du Vieux Port à Marseille, en 1989.

À l’opposé des rappeurs qui s’inscrivent dans l’évolution du rap américain, tant dans les clips sexistes que dans les textes violents, Ahamada Smis revendique entièrement sa sensibilité et sa douceur de poète, tant dans son écriture que dans les arrangements qui l’accompagnent.

Ayant travaillé dans la menuiserie, son premier métier, il a décidé de se consacrer essentiellement à la musique en 2001, après la sortie de son premier Maxi 45 tours « Gouttes d’eau ».

Lola Simonet