Sawa de MounawarJuin 2013 / Albums / Comores
5 etoiles
Sawa

de Mounawar
Autoproduction
Mounawar, la révélation pop-funk de l’Océan Indien.

 

Attention, petite bombe ! Nous adorons littéralement ce petit bijou afrobeat funk qu’est Sawa, premier album de l’artiste comorien installé à La Réunion, Mounawar.

Inspiré par les styles musicaux typiques de l’Océan Indien que sont le « m’godro » et le « twarab » comoriens, pétri aux tubes de Fela Kuti, Keziah Jones et Ben Harper, Mounawar propose dans Sawa sa propre voie musicale, tracée entre afrobeat acoustique, pop-rock raffinée, funk pétillante et soul chaloupée.

Sur ces genres, qu’il mélange volontiers au rythme ternaire du « m’godro », sa voix souple et puissante allant chercher dans les aiguës des intonations incroyablement punchies, nous fait parfois penser à celle d’un « M », à ses débuts.

Mais si côté son, l’album Sawa fonctionne, c’est aussi parce que les textes touchent. En anjouanais, français et swahili, Mounawar chante l’exil, les traumatismes de la guerre, la destruction de la planète, le pouvoir, l’extrémisme.

Le titre éponyme de l’album Sawa signifie en anjouanais « l’équilibre des choses ».

Doué et bien entouré (son arrangeur est Claude Dibongué, directeur artistique de Tony Allen), Mounawar a su concocter un album particulièrement bien dosé, entre croisement de genres établis et destinées musicales personnelles.

Le résultat ? Un album coup de maître qui sonne vraiment bien ! De l’excellente afrobeat funk ! À écouter sans modération !

 

Mounawar, Mr Madi, au Satellit Café de Paris.

 

ZOOM

Le mgodro et le twarab comoriens

Le mgodro est un style musical particulièrement rythmé (en ternaire), de l’archipel des Comores.

Il s’apparent au salegy malgache et se danse en remuant rapidement des hanches.

Le twarab quant à lui se retrouve également à Zanzibar, au large de la Tanzanie. C’est un chant dont les paroles sont originellement improvisées par le chanteur sur un air proposé par les musiciens.

Il s’agissait alors de dénoncer par la satire certains travers de la société. Si le twarab possède encore cette fonction à Zanzibar, il n’en est rien aux Comores désormais où il est un chant de festivités lors de mariages et autres cérémonies.

Lola Simonet