Album Gloire à Dieu du groupe Espoir 2000Albums / Côte d'Ivoire
4 etoiles
Gloire à Dieu

de Espoir 2000
Musiki
Les Princes du Zouglou.

 

Impossible, pour qui a fait un détour par la Côte d’Ivoire, d’être passé à côté du tube « Abidjan Farot ».

"La nuit c’est la nuit, tous les chats sont gris, au programme, aucun rendez-vous".

Ce morceau qui a conquis tout le continent résume assez bien les ingrédients qui définissent le style d’Espoir 2000 : des paroles simplistes mêlant ode à Dieu et à la fête, une bonne dose d’humour et un rythme irrésistiblement entraînant. 

Soufflant le divin et le païen, le dévot et le dionysiaque, l’album Gloire à Dieu de Espoir 2000 apparaît ainsi comme une œuvre baroque. Football, dénonciation politique, tout se passe comme si le groupe ne se refusait aucun thème.

Bien sûr, ce mélange revêt un côté un peu kitsch et déconcertant, perceptible sur la pochette comme sur le nom du groupe. Mais au fond, on se laisse facilement emporter par cet enthousiasme débordant pour n’en retenir que l’hymne à la fête.

Retour sur la carrière d’Espoir 2000

A l’origine, Espoir 2000, c’est la rencontre d’un coiffeur et de deux étudiants : Pat Sacko, Shura et Valéry.

Amateurs au départ, ils occupent véritablement les devants de la scène musicale ivoirienne depuis 1997 et leur album Eléphant d’Afrique.

Cet opus jette les bases de leur style oscillant entre zouglou traditionnel et sonorités inspirés d’Afrique centrale, en particulier du soukous congolais.

Avec 80 000 ventes, il marque aussi le début d’un succès qui ne se démentira plus, malgré le départ de Shura.

ZOOM

L’engagement politique du groupe

Dans la pure tradition des chanteurs ivoiriens très politisés, d’Alpha Blondy à Tiken Jah Fakoly, le groupe Espoir 2000 dresse un constat accablant du gouvernement de leur pays (en témoignent les morceaux Trop c’est trop ou Xénophobie).

Très impliqué au moment des violents affrontements entre milices pro-Ouattara et pro-Gbagbo, le groupe a été accusé de prendre parti en faveur de l’ancien président, interné depuis à La Haye.

Le groupe se défend pourtant de toute proximité avec l’ancien régime et répond à ces critiques en affichant leur credo : l’arrêt des affrontements ethniques et la transparence politique.

Romain Dostes