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The rising of the son de Patrice

Because

Voix sucrée et style swag (décontracté). Une rencontre intimiste avec l’inventeur du sweggae, à l’occasion de la sortie de son 6ème album, The rising of the son.

Mercredi 2 octobre, le rendez-vous était donné dans le 18ème arrondissement de Paris, à la Mix Box !

Bonnet rouge campé sur le sommet de la tête, style décontracté, visage rayonnant et sourire d’un vieil ami de longue date. La soirée fleure bon le concert de retrouvaille.

Patrice entame la soirée avec Alive, extrait de The rising of the son. Nous plongeons dans une ambiance chaleureuse et intimiste.

Puis, sans tarder, vient le temps de se remémorer les bons souvenirs. Les premières notes de Everyday good, Sunshine, Jah Jah Deh Deh sonnent et de partout dans la salle fusent des « ouh yayaya ouh », « ohohohoh », « Nana Nanana nana »… onomatopées propres au style de Patrice, le swaggy. Les paroles des chansons courent sur toutes les lèvres. Certains discrets, fredonnent ou marquent le tempo en tapant dans leurs mains. D’autres se lancent et font les chœurs. Bientôt, la salle entière - une petite centaine de professionnels et de médias - s’amusent et profitent de cet instant privilégié avec l’artiste.

Patrice


Patrice, soucieux de ne pas tourner en rond, aime surprendre son public. Il est là où on ne l’attend pas. A la Mix Box ou devant le Sacré Cœur à l’heure où le soleil se lève pour la promotion de ce 6ème album intitulé The rising of the son.

Egalement, il se démarque en produisant cet album recélant de petites merveilles de collaborations et de fusions musicales étonnantes. Par exemple, dans le morceau en duo avec Selah Sue et au tempo marqué, Faces, il explore un nouvel univers : onirique et pop.

Avec God bless you La La La chanté avec Cody ChesnuTT sur un rythme electro hip-hop, sonnant sud-africain, il traite avec une joyeuse légèreté de Dieu. Cry Cry Cry débute sur un air de The Police. Le morceau est d’ores et déjà un tube.

Un autre, aux changements de rythme surprenant, et promis à une belle vie sur les ondes est Boxes. Good Tomorrows, mêle gospel et un tempo swaggy.

Avec Every Second, tout de ragga et de groove vêtu, la voix suave et protectrice de l’artiste nous enrobe. 1 in 7, sonne étonnamment ska et dévoile une facette plus déjantée de Patrice. Dans Alive chanté avec Busy Signal, hip-hop, dance-hall et guitare électrique s’entremêlent.

Hippies with guns questionne l’humanité et notre présence sur terre. Un sujet cher à Patrice, dans sa vie et dans son art. Cette vie artistique qui voit le jour avec Ancient Spirit en 2000, suivi de How do you call it, quatre ans plus tard. Ces deux albums établissaient alors son style, le swaggy – un reggae acoustique teinté de blues, soul et de hip-hop – et son discours, humaniste et conscient.

Son style et sa parole n’ont cessé de se construire, album après album. The rising of the son se détache néanmoins des autres. Par son ouverture et ses nombreuses références, il offre un ensemble protéiforme et foisonnant nouveau.

Session accoustique à Lille - Patrice chante le single Boxes de son nouvel album The rising of the son

ZOOM

Patrice n’oublie pas ses racines

Né en 1979, Patrice Bart-William, grandit à Cologne entouré de sa mère allemande et de son père sierra-léonais. 

Son enfance est bercée par le blues et les musiques africaines qu’écoute son père (Fela Kuti, King Sunny Adé et reggae). Il s’initie à la musique à l’âge de 12 ans. Son père meurt alors soudainement d’un accident de bateau au large de la Sierra Leone.

Adolescent, Bob Marley est son idole. Cette figure spirituelle masculine restera à ses côtés tout au long de sa carrière. Jusqu’à ses 18 ans, il fait partie de plusieurs formations : le Bantu Crew - groupe d’Afro-beat - et plusieurs collectifs d’artistes reggae et africains.

Son nom d’artiste - Babatunde – signifiant “Le retour du vieux”, est le nom yoruba qu’il reçoit le jour de sa naissance, étant également le jour de la mort de son grand père. L’Afrique est le fil rouge guidant sa vie d’artiste : L’auteur, compositeur, interprète multiplie ses collaborations et ses références à l’Afrique.

Le clip de Alive, dont il assure la réalisation, a d’ailleurs été tourné en Sierra Leone, dans le quartier de Lion Base, un bidonville de Freetown. The rising of the son est également un hommage, un retour à ses racines. A son père, écrivain, réalisateur et homme engagé sierra-léonais, à son grand père et un message d’espoir à son fils.

Entre continuité et recommencement, Patrice re-crée les liens pour mieux transmettre sa propre histoire et celle universelle d’un pays et d’un continent : l’Afrique.

Eva Dréano