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Little Africa, un nouveau visage de l’Afrique à Paris

L’Afrique en miniature sur un plateau grâce à Little Africa et ses visites guidées à Paris.

La traite transatlantique a enclenché de très importants flux migratoires. Aujourd’hui, les afro-descendants sont nombreux à peupler New-York, Londres et la culture afro y occupe une place de choix.

Inspirée par cette histoire transatlantique, Jacqueline NGO MPII souhaitait rendre visible ces phénomènes d’acculturation riches et multiformes. Donner un nouveau visage de l’Afrique et l’occasion à des afro-descendants de se ré-approprier leur culture.

A l’origine de Little Africa, un projet de création d’agence de voyages. Première étape. Paris. Interview avec Jacqueline, la créatrice de Little Africa.

Jacqueline-Little-Africa

Première escale de votre projet, Paris donc ?

Jacqueline : Au départ, l’idée était de créer une agence de voyage sur le thème du tourisme des mémoires, avec comme fil rouge l’Afrique et sa diaspora. Je voulais mettre en place des voyages en Afrique et en Amérique du Nord. Aborder la question des afro-descendants par leur racine. Je savais que c’était assez à la mode et je voulais aborder l’Afrique autrement.

J’ai dû simplifier mon projet. Fin 2014, j’ai donc décidé de me concentrer sur Paris. J’ai proposé des forfaits, des packages et j’ai lancé il y a trois mois la Visite Paris’ TribalArt.

Je réponds également à des demandes sur mesure. Ça peut être via des expositions en cours que des clients souhaitent visiter et découvrir, des sites touristiques qui parlent d’une présence africaine.

La visite que j’ai conçue permet de découvrir le Paris’ tribal. Elle est une balade historique, non une visite des musées. Elle s’effectue à pied en deux heures trente. Son point de départ est Montparnasse.

L’art africain a connu un essor considérable au cours du XXième siècle à travers sa mise en avant par des galeristes et des marchands d’art. Beaucoup se trouvaient dans ce quartier. Au cours de la visite, on fait un saut dans le temps avec des artistes contemporains. Cela permet de voir comment le regard sur ces arts a évolué.

Vos visites intègrent également, si vos clients le souhaitent, une découverte des « must see tour » parisiens ?

Jacqueline : Oui, sur une après-midi, pour un premier visiteur, il y a des classiques à voir. La Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe,… J’ai également inclus dans mes visites, le Musée du quai Branly, l’exposition Photoquai 2015. Le Musée du quai Branly, par exemple, est connu seulement des personnes déjà intéressées par l’ethnologie, les arts traditionnels, la découverte des cultures étrangères.

A New-York, la diversité et la mixité sont des aspects touristiques très valorisés. On peut visiter Little Italy, Chinatown, très facilement. Quand on va à New-York, la diversité est vendue comme un produit touristique. A Paris, ce type de tourisme est encore tout nouveau.

Quels sont vos projets dans les années à venir ?

Jacqueline : Le concept de Little Africa a émergé de voyages, d’expériences. J’ai un parcours dans le tourisme. J’envisage de créer et de mettre en avant d’autres visites. Ce qui est le cas du « Paris noir » présenté par Kevy Donnat. Cela fait deux ans qu’il effectue ses visites sur deux quartiers précis de Paris.

Votre site Internet laisse entrevoir que votre démarche est beaucoup plus large. Vous souhaitez transmettre votre passion, la partager, l’enrichir également des passions des autres. Little Africa est très participatif ?

Jacqueline : Les différents aspects du site sont venus au fur et à mesure. Le volet « empreinte africaine », que je nomme « Africa and you », parle du lien que l’on peut avoir avec le continent africain. Cet attachement à ses racines parce qu’on y est né. Beaucoup de gens ont un lien très fort avec leur racine africaine. Je voulais donner la parole à ces gens-là. Une place importante à ce volet très personnel et participatif.

Je mets beaucoup en avant la partie rédactionnelle. Egalement, l’aspect interactif avec « In Paris » qui est une visite virtuelle de la capitale. L’internaute peut ainsi lui-même se construire son itinéraire. Pour les visites guidées, je construis sur demande et sur mesure.

ZOOM

Le portrait chinois de Jacqueline NGO MPII, fondatrice de Little Africa

Si vous étiez un(e) auteur(e) africain(e). Qui seriez-vous ?
Jacqueline : Leonora Miano pour l’avoir vue en conférence.

Si vous étiez un(e) réalisateur(trice) africain(e). Qui seriez-vous ?
Jacqueline : Dom Pedro, l’auteur de Tango Negro.

Si vous étiez un(e) musicien(ne) / chanteur/teuse africain(e). Qui seriez-vous ?
Jacqueline : Salif Keita. LadySmith Black Mambazo un groupe vocal sud-africain, Fatoumata Diawara et comme je viens du Cameroun, Charlotte Dipanda.

Si vous étiez un plat africain. Lequel seriez-vous ?
Jacqueline : Mbongo tchobi. C’est un plat bassa du Cameroun. Il est très épicé, constitué d’une trentaine d’épices avec du poisson.

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Propos recueillis par Eva Dréano