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LA RENTRÉE LITTÉRAIRE DU MALI : valoriser le livre malien

Quand l'Afrique se raconte à elle-même et au monde

Du 18 au 23 février dernier s'est déroulée la onzième édition de La rentrée littéraire du Mali, placée sous le sceau du thème : "un monde de la rencontre".

A Bamako, mais aussi dans quatre autres villes du pays - à Sikasso, Djenné, Mopti et Tombouctou -, des écrivains sont allés échanger avec les élèves d'icelles, octroyant une ampleur encore accrue à cette ambitieuse célébration.

A part ces rencontres tant inspirées que décentralisées, le programme de cette onzième fête livresque s'est avéré très gourmand et généreux, incluant cafés littéraires, dédicaces, spectacles, ateliers, comme aussi des hommages à des écrivains disparus, tels que Seydou Badian Kouyaté - auteur de l'iconique "Sous l'orage" -, ou Gaoussou Diawara - dramaturge-phare à l'oeuvre très conséquente, comprenant des titres comme "Afrique ma boussole" ou "La Terre et le pain". Les écoles et les universités ont été investies, au même titre que les bibliothèques et les centres culturels.

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Quatre prix ont été décernés : le Prix du premier roman, le Prix Massa Makan Diabaté, le Prix du meilleur manuscrit et le Prix Ahmed Daba.

Pour ajouter encore à la fête, plus d'une centaine d'écrivains ont répondu présent : de nombreux Maliens notamment, dont Aminata Dramane Traoré, Bintou Dagnoko, Birama Konaré, Boubacar Sangaré, Oumou Ahmar Traoré mais également le guinéen Tierno Monénembo, la burkinabée Monique Ilboudo, le béninois Florent Couao-Zotti, le togolais Sami Tchak, ou encore le français Jean-Loup Amselle.

Amidou Konaté, président de l'association malienne des éditeurs du livre, a souligné son ambition d'intéresser les jeunes à la lecture, via cette manifestation d'envergure. Les obstacles et les freins à la floraison des livres ont, quant à eux, fait l'objet de nombreux débats.

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Prix Massa Makan Diabaté

Massa-makan-DiabateMassa Makan Diabaté (1938-1988), dont un des prix du festival reprend le nom, était un écrivain et historien malien issu d'une famille de griots.

Ses premiers livres sont des traductions en français d'épopées malinkées et de contes en français.

Pour "Janjon et autres chants populaires du Mali", il reçoit en 1971 le Grand prix littéraire d'Afrique noire. Sa trilogie romanesque, comprenant "Le Lieutenant de Kouta" (1979), "Le Coiffeur de Kouta" (1980) et "Le Boucher de Kouta" (1982) obtient, quant à elle, le Grand prix international de la Fondation Léopold Sédar Senghor.

Diabaté a également écrit pour le théâtre, avec "Une si belle leçon de patience" (1973), ou "Une hyène à jeun" (1988).

Le gouvernement malien a baptisé un lycée à Bamako et une salle de théâtre à Kayes à son nom.

Matthias Turcaud